Hugo and Romane around the World

En août et septembre nous avons enchaîné les rentrées :

-       Fin août, Romane a démarré la « pre-school » dans une petite école pas loin de la maison. Elle y va du lundi au jeudi le matin. La première semaine, ce fut l’adaptation : première matinée avec maman et deuxième matinée avec papa… et puis petit à petit : une 1/2h toute seule, 1h, 2h… maintenant elle y va avec le sourire. Sa maîtresse, Mrs Yoges, nous a confirmé que notre Romane est une vraie petite pipelette… on se demande de qui elle tient ça !

-       Hugo a commencé cette année l’école française et a rejoint la classe de moyenne section maternelle ! Désormais, tous les matins il prend le bus scolaire avec 20 autres petits camarades de notre résidence. Il adore le bus et attention : on range le doudou dans le sac avant d’arriver au bus pour ne pas « avoir la honte » devant les copains et, « maman, t’es bien mignonne mais pas trop de bisous devant les copains » ! Il a une très chouette maîtresse qui joue de la flûte quand les enfants doivent se rassembler et tient un « carnet de vie » qui nous permet de savoir ce qu’il se passe dans la classe (les livres lus, les chansons apprises, les anniversaires fêtés… tout y est…) et à notre tour, le weekend, nous écrivons quelques lignes pour raconter le weekend d’Hugo… et le lundi les enfants racontent leur weekend à leurs camarades. Cette année : cap sur le développement de l’expression orale.

-       Papa et maman ont aussi fait leur rentrée…. sportive. Après un grand laisser-aller de plusieurs années… ça y est… on s’y remet : tennis le lundi soir et aquagym le vendredi pour Jessica, et Christer rentre du travail en courant le vendredi soir avec son petit costume gris dans le sac à dos ! Evidemment les courbatures sont au rendez-vous… mais on persévère !

En août, Farfar et Farmor nous ont rejoint à Singapour et nous sommes partis 10 jours en Malaisie.

On a adoré Malacca… un héritage exceptionnel entre colonie hollandaise et portugaise. Nous avons apprécié la gastronomie peranakane, les trishaw, le musée de la marine dans un bateau d’époque reconstitué, les petites rues remplies d’antiquaire, l’ambiance nonchalente…

Ensuite nous avons mis le cap sur Cherating, pour une semaine dans une nature exceptionnelle.  Romane et Hugo se sont succédés pour tomber malades et ont battu des records de fièvre (40 degrés chacun… charmant !)… mais ils se sont vite rétablis et ont bien profité de leurs vacances : plage, piscine, trampoline, yoga avec maman, visite de la jungle, découverte des singes et d’un sanctuaire de tortues.

Août a aussi été marqué par les anniversaires de nos petites têtes blondes :

-       - Hugo a été bien gâté à Cherating mais on avait gardé quelques cadeaux pour son retour à Singapour et à déballer en même temps que sa sœur !

-      - Romane nous a surpris, elle ne se jette pas sur ses cadeaux et n’ouvre pas tout à la va vite… mais prend son temps et apprécie chaque cadeau avant d’en ouvrir un autre (pour la plus grande incompréhension de son frère qui lui adopte plus le style tornade qui ouvre ses cadeaux plus vite que son ombre !)

- Hugo et Romane ont ensuite fêté leur anniversaire avec leurs amis sur le thème de la jungle (retour de Malaisie oblige). Un petit singe en papier a servi de pinata et papa et maman se sont remis à la pâtisserie pour tenter de réaliser deux gâteaux « jungle » : un singe au chocolat pour maman et une petite oursonne ballerine pour papa. Bref, les parents se sont autant amusés que les enfants !

 

Fin juin, Hugo tourne une page de sa vie (à 3 ans et demi…déjà)… et oui, il quitte sont école Montessouri pour 2 mois de vacances et la rentrée sera à l’école française !

Les vacances commencent par deux semaines de « Summer Camps »… les premiers summer camps d’Hugo. Tout d’abord, cap sur Camp Magic et la route de la soie.

http://www.ilovecampmagic.com/calendar.shtml

Hugo a fait la semaine sur le thème de l’Inde et du tigre…  « the tiger is in the cage, eh !oh ! » deviendra bientôt un hymne à la maison !

Camp Magic est un camp très « baba cool » où les enfants apprennent à recycler bouteilles et rouleau de papier en œuvres d’art, et s’initient à divers expressions artistiques : chansons, story telling, drama… et beaucoup de jeux !

Le première matinée, Hugo était accompagné de Romane qui s’est bien amusée !

La deuxième semaine, Hugo a pu s’adonner à sa passion, la Capoeira… le camp Capoeira a permis à Hugo de bien se défouler. Gym, capoeira, musique, dessin… sans oublier d’aller dire bonjour aux lapins et aux chevaux qui gambadent pas loin !

Romane et Hugo étaient invités à l’anniversaire de Jerome, un petit garçon de 2 ans dont les p arents ont dignement organisé la fête... dans le désordre : magicien, clown, balloniste, Mickey en spécial guest, un gâteau en forme de train… tout cela dans un décor aux milles et un ballons, avec château gonflable et autres jouets pour amuser des petits enfants ne sachant plus ou donner de la tête. Mais les parents n'étaient pas en reste: champagne et BBQ!

On avait déjà été surpris par le caractère somptueux des anniversaires à Singapour où sont présents tantôt un clown, tantôt un magicien… mais là on a battu tous les records de démesure avec la présence de tout ce petit monde en même temps… La politique de l'enfant unique a entrainé avec elle le règne de l'enfant roi! En tous cas, c'était une fabuleuse fête, et Romane et Hugo se sont amusés comme des petits fous!

Jerome pour tes 3 ans… un petit tour du monde en croisière avec une centaine de potes ?

 

Orchard, où le temple du luxe, les Champs-Elysées singapouriens… il fait bon s’y promener… d’autant que les portes grandes ouvertes des magasins laissent échapper des effluves de fraicheur… ces courants d’air conditionnés rafraichissent le passant mais est-ce bien raisonnable ? A quand l’air co à 25 degré dans tous les bâtiments publics…. Allez, un petit effort pour notre planète !

Absurde ? Les femmes ont souvent un châle ou un petit gilet dans leur sac pour aller faire les courses…

Stupéfaction en écoutant le journal télévisé… une maman dont le garçon de 14 ans est décédé des suites des problèmes de santé liés à son obésité (250 kg) est poursuivie par la justice américaine… cette maman est une jeune maman célibataire, noire et sans emploi… autant dire que le « rêve américain » n’est pas à sa portée.

Alors en gros aux Etats-Unis c’est le libéralisme et le laisser-faire pour les banquiers, les Madoffs, les entreprises agro-alimentaires qui a coup de flash publicitaires sur les bienfaits des pizzas, glaces, méga-burgers et autres sodas mettent la tentation à bas prix et à tous les coins de rue… et puis la répression pour ceux qui n’ont pas eu les moyens financiers d’aider leur enfant à s’en sortir.

Dans un pays où 34% de la population est obèse… on fait de ce problème une question de responsabilité individuelle au lieu de remettre en cause un système pervers.

Si on décide de déclarer cette mère coupable… la question se pose, avait-elle des complices ?

-      -  le père… il est où le père ?

-       - les tentations partout : dans les supermarchés, à la TV, à l’école, dans des villes où tous les 50 m on tombe sur un fast-food (les maires de ces villes au banc des accusés ?)

-       - les industriels qui ont fabriqué les produits qui ont empoisonné ce garçon, qui ont accru les tailles des packaging pour vendre plus (les méga-portions : pour 1 dollar de plus vous pouvez avoir le menu en version giant, n’oubliez pas votre baril de pop-corn avant d’entrer dans la salle de cinéma, si vous prenez un soda au restaurant on vous le sert à volonté, 2 litres de coca pour le prix d’un litre…)

-       - les publicitaires qui ont créé des campagnes valorisant ces produits

-       - les fast foods et les supermarchés qui ont distribué ces produits

-       - les cantines scolaires

-       - les autorités sanitaires qui regardent les chiffres de l’obésité sans agir (en tous cas, pas de manière efficace vue l’évolution)

-       - le système de soin de santé qui n’a pas soutenu cette femme et son fils car elle n’avait pas les moyens de payer

-       - la pauvreté et les inégalités sociales… manger sain n’est pas donné.

-       …

Au banc des accusés, la liste est longue. 

Au lieu de s’attarder sur les coupables, pourquoi ne pas enfin explorer des solutions pour arrêter cette pandémie (on nous bassine avec le H1N1 qui fait moins de morts que la grippe hivernale… mais peu de tapage médiatique sur l’obésité) qui touche tous les pays développés, Etats-Unis en tête :

-       - informer les citoyens sur les dangers de certains modes alimentaires (et pourquoi pas comme pour le tabac, ou l’alcool une mention : attention l’abus de big-mac tue ?)

-       - promouvoir des modes de vie sain et ce dès l’école par des campagnes d’information à large échelle, une journée du ‘manger sain’…

-       - remplacer les distributeurs de « cochonneries » par des distributeurs de fruits, yaourts…

-       - s’assurer que l’eau minérale reste moins cher que des sodas (que ce soit au supermarché, au restaurant, au cinéma…)… et pourquoi pas une loi à ce sujet

-       - s’assurer qu’une alimentation saine est abordable pour tous… que l’obésité ne soit pas un problème de pauvres… que les hamburgers, glaces, barres chocolatées ne soient pas moins chers qu’un litre de lait, un vrai steak ou une pomme…

-       - rendre obligatoire des études sur les produits alimentaires industriels afin de révéler leur véritable apport nutritif… et le comparer avec celui d’un repas équilibré

-       - imposer un code de déontologie aux publicités alimentaires afin que ne soient pas vantées des qualités qui ne peuvent pas être démontrées scientifiquement

-       - comme sur l’alcool et le tabac : une taxe sur les aliments nuisibles

-       … 

Toutes ces actions demandent un travail de longue haleine et du courage… c’est plus facile de juger une mère qui vient d’enterrer son fils.

Notre retour à Singapour fut assez épique… voici notre itinéraire avec nos deux petits loups et 100kg de bagages (non, nous n’avons pas volé le Manneken Pis !) : Bruxelles-Midi jusque Lille, Lille jusque Charles de Gaulle (et pourquoi il n’y avait pas de Thalys direct ce jour-là ???), puis Charles-De-Gaulle jusque Singapour ! Mamie nous attendait sur le quai de la gare de Roissy pour un coup de main bien apprécié jusqu’au check-in et des derniers bisous et câlins avec les enfants avant notre envol. A notre arrivée à Singapour nous avons renoué avec 32 degrés et une forte humidité… mai-juin est vraiment la saison chaude (nous avons eu jusque 40 degrés). Tout le monde s’est très vite recalé sur l’heure Singapourienne à une exception près… Romane !!! Dur-dur de remettre son petit estomac et son sommeil sur nos fuseaux horaires tropicaux… Et puis l’anniversaire de Jessica est arrivé: attention surprise ! Qui l’eut cru… Christer s’est transformé pour l’occasion en coach shopping… ceci est certes invraisemblable mais vrai… !!! Qui eut cru qu’un jour Jessica aurait perdu le goût du shopping (ou le temps, l’énergie) au point que Christer (qui avant ne l’accompagnait dans ses escapades shopping que pour faire du « damage-control ») l’invite pour une séance shopping afin de rendre l’âme à une garde-robe qui n’a guère évolué depuis la grossesse d’Hugo (vêtements de grossesse et d’allaitement mis à part). Christer a donc surfé sur plusieurs sites de mode pour dénicher les tendances et ensuite a pris Jessica par la main pour se re-lancer dans la gymnastique du shopping… nous sommes rentrés bredouille ce jour-là (malgré 4 bonnes heures de boutiques) mais la dynamique était enclenchée et la garde-robe se repeuple petit à petit, rassurez-vous ! Quant à Hugo, il a invité sa maman pour un « socolat » à la sortie de l’école… il avait bien mémorisé ce qui devait se passer après l’école et s’est très bien adapté à ce petit changement dans sa routine quotidienne ! Ne jamais douter des capacités d’adaptation de nos enfants… Fin mai fut aussi marqué par la célébration de nos 5 ans de mariage… quoi, déjà ? Nous nous sommes accordés un weekend en Malaisie sur la très belle île de Langkawi… ah, deux jours à notre rythme et non à celui des enfants… ça faisait 3 ans que ça ne nous était pas arrivé ! Merci à nos amis sur Singapour qui ont rendu ce weekend logistiquement possible en se relayant pour occuper nos deux petits trésors en notre absence ! Jessica a quand même regardé son portable toutes les ½ heure pour s’assurer qu’il n’y avait pas de SMS d’urgence… Parmi les grandes nouvelles de l’été : - C’est officiel, Romane marche (21 juillet 2009). 40 ans après les premiers pas de l'homme sur la lune, Romane effectuait ses premiers pas sur la terre ferme. Nous n’avons pas osé planter un drapeau européen au milieu du jardin de notre résidence mais ce n’est pas l’envie qui nous en manquait ! Ca faisait plusieurs mois qu’elle se tenait debout en s’agrippant à tout ce qu’elle pouvait (tables, chaises, étagère, jambe de maman, mur..) pour pouvoir déambuler quand elle ne rampait pas… mais là le cap des deux premiers pas sans tomber et sans se tenir a été franchit ! - Hugo a visité une caserne de pompiers… vu son enthousiasme entre les camions, la lance à eau, le port du casque… nous pensons qu’il a trouvé sa vocation ! En tous cas, nous avons été subjugué par la gentillesse des pompiers singapouriens qui n’ont pas ménagé leurs efforts pour faire de cette visite un moment inoubliable pour les enfants. - Et last but not least… Jessica a repris le volant (si, si, ce n’est pas un canulard), elle a osé la conduite à gauche… certes pour faire 500m (ça fait quand même 1 km aller-retour) mais il faut célébrer chaque petite victoire !

Ce retour aura été chargé en émotions. Entre la découverte de Romane pour bon nombre de nos amis et membres de la famille, le baptême de notre petite puce qui nous a gratifié de sa première otite et nous a permis de découvrir que même dans un modèle d’Etat Providence comme la Suède, le système de soins de santé peut être digne du Moyen-Age… Bein oui, vous arrivez aux urgences pédiatriques à 5h du matin avec votre bébé qui a 40 de fièvre et on vous dit que c’est normal qu’un bébé fasse de la fièvre… ah, merci, mais encore… je la pose dans son lit et je lui dis, « t’inquiète pas ma chérie le docteur a dit que c’est normal ». Comme on insiste un peu lourdement, la chef du service pédiatrie l’ausculte et ne parvient pas à se décider si elle a une infection aux oreilles ou pas… (procédure qui prend 30 secondes maximum pour tout pédiatre qui se respecte et qui aura pris plus de deux heures à notre « amie »)…. Du coup elle nous recommande de revenir vers 9h lorsque l’ORL sera là. Très bien, nous obtempérons et revenons à 9h… nous sommes numéro 3 sur la liste d’attente. Deux heures plus tard, stupéfaction, nous sommes numéro 4 sur la liste d’attente… bien oui, entre temps est arrivé un adolescent dont son piercing au nez s’est infecté suite à une bagarre qu’il a déclenchée dans un bar… vous comprendrez ma brave dame, il est prioritaire sur un bébé innocent qui a 40 de fièvre… Après avoir tenté de convaincre des infirmières dont le niveau d’intelligence émotionnelle avoisinait sans doute le 0, nous sommes repartis déconfits et furieux… c’est dimanche, l’hôpital est en situation de monopole… mais mieux vaut rentrer à la maison, qu’attendre encore au moins deux heures dans cet asile de timbrés. En dépit de cette mésaventure, notre passage éclair en Europe fut chargé de moments de bonheur : - Le bonheur de pouvoir enfin déposer dans les bras des gens qu’on aime notre petite Romane ; - Le bonheur d’une ballade au Jardin du Luxembourg avec des amis et leurs petits loups ; - La recherche des œufs de Pâcques sur le balcon de Mamie, dans le Jardin du Luxembourg avec Paul et dans le jardin de tonton avec Jules… ah, les petits yeux qui pétillent à la vue d’un lapin au chocolat ou d’un petit œuf ! - L’intensité des escapades au Parc Montsouris au cours desquels Hugo a eu son quota de tour de manèges et surtout de balades à dos de poney… Surprise et Gribouille resterons dans les annales ! Merci Mamie de m’avoir emmené tous les jours pour ce grand moment de bonheur ! - L’émotion des retrouvailles avec Papi en Normandie… allez il faut se battre contre cette maladie et rester serein… Hugo est reparti en serrant très fort Biscotte après avoir lâché la canne de Papi pour monter dans le train qui nous ramenait à Paris ; - La joie de loger chez des amis… de se retrouver, avoir du temps pour partager, profiter, découvrir et s’amuser… Apprivoiser nos petits trésors respectifs, échanger nos trucs et astuces avec nos bébés… Merci Olivier et Anne de nous avoir accueillis si chaleureusement. Bein oui, l’expat en vacances dans son pays se retrouve un peu déboussolé car il n’a plus de « Home Sweet Home » alors la chaleur de la maison de ses parents ou de ses amis… c’est très précieux ! - Le bonheur d’une ballade au bord de la mer à Lomma (Suède) avec Henrik et Louise, les cousins d ‘Hugo et Romane… Hugo s’est élancé vers la mer, a couru dans l’eau et a un peu perdu l’équilibre se retrouvant tout trempé… la Mer Baltique n’est pas aussi chaude que les eaux asiatiques ! Heureusement il y avait le pull de papa (adapté pour l’occasion en djellaba) pour réchauffer notre petit plongeur ! - Le baptême de Romane, être entourés de nos familles ainsi que des parrains et marraines de nos enfants… profiter de la présence d’Olivier, Anne, Céline et Thierry en Suède pour leur faire découvrir le parc de Ramlösa et laisser les enfants courir après les canards ! Au passage, encore merci à Céline et Thierry, on n’oubliera jamais que pour nous vous avez roulé plus de 1000km de nuit pour arriver just in time pour la cérémonie un peu flétris certes mais rayonnants ! Juste une suggestion quand même, la prochaine fois, vérifiez vos papiers d’identité avant de tenter de prendre l’avion !! - Et tous ces moments précieux de retrouvaille avec des amis… lors d’un brunch, d’un déjeuner, d’un dîner, d’une ballade dans Paris, Bruxelles ou Helsingborg… malheureusement, ces moments sont toujours trop courts et le temps nous presse car ces retours en Europe (Paris, Bruxelles, Helsingborg) sont de courte durée et avec les horaires de nos deux petits anges on ne peut pas faire tout ce que l’on voudrait… mais bon, l’essentiel est dans la qualité du moment ! - Et quand même, la frustration de ne pas avoir pu revoir tout le monde... mais bon, vous viendrez nous voir à Singapour !

Arrivée plus tard qu’en Europe… la crise frappe désormais durement l’Asie. Pour 2009 on prévoit -17% de croissance du PIB à Singapour ! Comment la crise s’est-elle fait remarquer à Singapour. Plusieurs indicateurs : le nombre d’expatriés en baisse dramatique (surtout au sein des communautés anglo-saxonnes), gage d’une consommation et de prix des loyers qui vont s’effondrer vu la contribution de la communauté expats. On anticipe une 2ème vague de départs beaucoup plus forte cet été, après la fin de l’année scolaire. Ceci n’est pas sans conséquences. Et surtout les chantiers à l’arrêt ce qui apporte à cette ville vrombissante un calme inquiétant. L’arrêt des chantiers cela signifie pour de nombreux travailleurs bangladais le retour au pays dans les plus brefs délais (leur permis de séjour étant conditionné au chantier) dans des conditions souvent au-delà de la précarité. Ces hommes ont dû emprunter souvent 3000 à 5000 Euros pour payer l’agent qui les a fait venir à Singapour… et ils ne gagnent que 200 à 300 Euros par mois… c’est donc souvent endettés auprès de leurs familles, amis, banques locales qu’ils retournent dans leur pays… un drame et un pas en arrière pour le développement. Un autre effet de la crise, plus insidieux, est la montée d’un certain protectionnisme et parfois même nationalisme. On peut lire dans le journal que les expats profitent de Singapour sans vraiment contribuer puisqu’ils ne font pas le service militaire, qu’au lieu d’entrainer des sportifs étrangers qui refusent de prendre la nationalité Singapourienne, (récemment un jeune espoir du ping-pong a refusé d’offenser sa famille indonésienne en prenant la nationalité Singapourienne), le gouvernement ferait mieux d’investir pour développer les talents singapouriens, que les emplois doivent être donnés aux singapouriens… et le gouvernement passe des lois en ce sens… bref, les vieilles rengaines populistes ne sont pas l’apanage de l’Europe !

Nos petits trésors grandissent à vive allure: Hugo défend vaillemment ses jouets de tout envahisseur (avec quelques exceptions pour la gente féminine), il commence à être propre (youpi!!!!), et baragouine un langage qui tour à tour se veut suédois, français, anglais ou autre! On allait oublié: il vient de passer en Nursery 1 (petite section maternelle)… il était très fier de ramener son diplôme de Playgroup à la maison (ah, le premier diplôme!!!). Romane a connu des premières semaines difficiles avec une vilaine bronchiolite qui nous a valu toute une série de tracas (sa tête n’a pas grandi pendant 7 semaines…) mais maintenant elle est en pleine forme, bien jouflue et dodue, se tient assise, papote, rigole, sourit… bref, un petit ange (qui ne fait pas encore ses nuits mais on garde espoir!) Depuis l’arrivée de Romane nous avons peu voyagé mais avons quand même profité des vacances de Noël et de la venue de mamie pour découvrir Phuket. Nous avons adoré la gentillesse et le raffinement thailandais. Hugo s’est amusé comme un petit fou dans la piscine enfant équipée d’un tobogan et de statuts d’éléphants! Christer et Jessica ont quand même réussi à se reposer un peu! Parmi les grands moments de ces vacances: un picnic à la tombée de la nuit au bord de la plage sur le thème “respect de l’environnement”. Les enfants ont fait des tortues dans le sable décorées de coquillage… un précieux moment de bonheur.

Quelques semaines après la naissance de notre poupée, Fortis est rentrée dans une incroyable tourmente. Et voilà une vielle dame centenaire qui en quelques semaines s’est effondrée comme un château de cartes. Retour sur images. La crise des subprimes… oui, Fortis est touchée comme toutes les banques mais ça va ça résiste. Par contre, là où le bas blesse c’est au niveau du rachat de la banque privée d’ABN Amro… un achat d’une telle ampleur que Fortis a poussé le ratio d’endettement un peu loin et au moindre mouvement baissier en bourse, la banque est vulnérable… mais pouvait on imaginer à ce point ? En l’espace de 2 semaines, ou plutôt de 2 weekends, durant lesquels les employés apprennent par la presse la succession des évènements, Fortis devient tour à tour au bord de la faillite, puis rachetée à 49% par les gouvernements Belge-Néerlandais et Luxembourgeois, avant qu’une scission entre entité légales Belge et Néerlandaise ne soit décidée avec en prime la session des parts de Fortis dans ABN Amro. OK, à la poubelle tout le travail sur la préparation de la fusion, désormais c’est sur le démantèlement de Fortis qu’il faut œuvrer avec au passage quelques anecdotes rocambolesques vu que la scission s’est faite sur des entités légales et non business : quand vos anciens collègues, membre de la même équipe deviennent soudain des concurrents, que votre propre chef appartient à la banque concurrente, qu’un business se retrouve sans support functions et des fonctions de support sans business à soutenir…. Bref, un véritable embroglio à dénouer avec pragmatisme ! Mais l’aventure n’allait pas s’arrêter là… alors Fortis Belgique, vendue ou pas vendue à BNP-Paribas ?… et là nous sommes en plein remake de l’arlésienne avec pour protagonistes une banque et ses employés désireux de faire aboutir un projet industriel qui fait sens, se rallier à BNP Paribas et de l’autre côté de la table, des actionnaires qui ont oublié qu’une action n’est pas une obligation et que donc tout investissement dans des actions comporte un risque… Les actions en justice se multiplient… mais la question demeure: quelle est la valeur d’une banque au bord de la faillite ??? Quel coût social comporte ce comportement… ? On comprend bien le désarroi de ceux qui ont investi dans Fortis et ce désarroi fait d’eux les proies idéales pour des avocats prêts à défendre l’indéfendable pour se faire un nom… On espère que les actionnaires vont finir par cesser leur attitude du “non pour le non”… et que la fusion avec BNP-Paribas pourra se faire parce que l’option Fortis stand-alone n’est pas des plus prometteuses. Epilogue: après avoir été Fortiche, Christer est devenu fonctionnaire belge.. prochaine casquette : BNP Paribas ??? A suivre….

Après un beau poupon, voici qu’une petite poupée nous est arrivée, tel un cadeau à 8h10 (heure de Singapour) à la maternité du Thomson Medical Centre ce 14 août 2008. 53cm et 3,565 de bonheur ! Retour sur images… les contractions ont démarré tranquillement vers 16h alors que Jessica jouait dans la piscine avec Hugo… pas de panique, on finit ce moment de bonheur, on remonte, se douche, on dîne et puis on couche Hugo comme si de rien n’était… de toute façon il sait bien que sa petite sœur va bientôt arrivée et que maman devra passer quelques jours à la maternité alors pas d’inquiétude. Christer rentre du travail et raconte sa journée et puis Jessica sourit… « bon, il serait peut-être temps de finir la valise pour la maternité »… visage interloqué de Christer ! Ca marche vraiment l’hypnobirthing… ? En ce qui nous concerne, nous avons défrayé la chronique à l’hôpital en refusant la nurserie et en gardant notre petit trésor jour et nuit avec nous, en allaitant, et en refusant de vacciner Romane à un jour !!!! Mais il a fallu beaucoup de persévérance car ici on ne vous dira pas non mais on viendra vous demander toutes les ½ heure si vous ne voulez pas mettre bébé à la nurserie…. Le tout étant de rester poli, et d’affirmer tout sourire que si nous souhaitons la nurserie nous n’hésiterons pas à faire appel à l’infirmière. Pas de programmation, pas de césarienne, pas d’épidurale, pas de nurserie, pas de nounou de nuit, allaitement… décidemment, nous avons représenté un véritable choc culturel pour nos amis asiatiques ! Par contre Jessica a quand même essayé la « confinement » soupe et les confinements massages… quel bonheur d’être dorlotée après un accouchement et un début d’allaitement plutôt « intense » (en terme hypnobirthing on ne parle pas de douleur mais d’intensité… ah bein tout de suite ça fait moins mal !). L’expérience d’une grossesse et d’une naissance à Singapour nous ont permis de découvrir encore un peu plus notre nouvel environnement. Ici l’allaitement reste rare car les femmes reprennent vite le travail et puis les bébés ce sont bien souvent les maids qui s’en occupent. Dans les milieux plus conservateurs, on n’échappe pas au confinement : un mois chez soi, avec belle maman pour surperviser tout et s’assurer qu’on ne se lave pas… (bein oui, les esprits pourraient en profiter pour entrer en nous). La mode est à la césarienne : comme ça on peut discuter avec son astrologue chinois pour choisir la date de l’accouchement en fonction de la meilleure configuration astrale autour du terme du bébé. A l’hopital, on laisse bien entendu son bébé jour et nuit à la nurserie et on sonne l’infirmière pour qu’elle vous amène la progéniture lorsque des visiteurs pointent leur nez. Egalement, au passage, les hôpitaux sont de vrais business et rivalisent de luxe pour attirer le client. Lorsque vous vous enregistrez, avant de vous demander ce que vous avez, on vous fera choisir votre chambre (Deluxe, super deluxe ou suite ?) et votre menu… !!!! Un vrai décalage pour nous, européens, attachés au service public et à l’accès universel aux soins de santé ! Hugo est venu l’après-midi même découvrir sa petite sœur à la maternité… il lui a offert un beau lapin blanc et Romane avait aussi un petit cadeau pour lui… un jeu de loto animaux ! Romane a vite été adoptée par son grand-frère qui n’en pouvait plus de faire des bisous au gros ventre de maman et était for impatient que sa petite sœur arrive ! Le séjour à la maternité fut de courte durée, bébé et maman étant en bonne santé, tout le monde a pu regagner la maison en 2 jours et demie ! Hugo était très heureux de faire découvrir ses jouets à sa sœur et voulait sans cesse la prendre dans ses bras… ne comprenant pas toujours qu’avec un bébé il faut beaucoup de douceur…. Bein oui, la douceur, ce n’est pas encore son truc mais il y met beaucoup de bonnes intentions. Hugo s’est montré fort intéressé par l’allaitement… et systématiquement, lorsque Romane tétait, Hugo avait soif !

Plus que deux mois avant l’arrivée de notre poupée… entre la chaleur et les petits désagréments des dernières semaines de grossesse, Jessica a bien apprécié un rythme plus nonchalant partagé entre gouter entre amies, piscine, préparatifs pour l’arrivée de choupinette, relaxation, yoga pré-natal… Jessica s’est même essayé à des expériences paranormales comme confectionner elle-même un bloomer pour choupinette grâce à une amie passionnée de couture et fine pédagogue (vous voyez le tableau, Jessica en face d’une machine à coudre…). Sans oublier les petits déjeuners après avoir déposé Hugo à la crèche avec son amie Maya… prélude incontournable pour attaquer la journée sous l’angle de la bonne humeur ! Et enfin, l’agenda social d’Hugo a tenu tout le monde bien occupé : fêtes à l’école, anniversaires d’amis, anniversaire d’Hugo… bref, nonchalance n’a certainement pas rimé avec ennui ! Mais revenons sur Hugo… ces deux derniers mois ont été bien remplis : • Visite de Sentosa avec l’école. • Anniversaire de Nicolas… les anniversaires à Singapour peuvent se résumer de la sorte : extravagance et petits rois ! En effet, ces anniversaires sont plus des vrais contes de fées pour lesquels les parents louent une salle au sein d’un Club ou font venir un magicien, un clown ou autres musiciens, ou encore louent des jouets tels une piscine de balles, un château gonflable…un château gonflable… sans oublier la débauche de gâteaux multicolores… rien n’est trop beau et dès le plus jeune âge… Consumérisme précoce??? Comment allons-nous nous en sortir dignement pour les 2 ans d’Hugo sans rentrer dans la spirale du too-much!... • Très simple… Hugo a fêté son anniversaire à l’école avec ses petits camarades… et non, papa et maman n’ont pas donné dans la démesure (à part le ventre de maman qui commence à donner dans la démesure)… même si ballons, chansons et gâteaux étaient de la partie. Sans oublier la tradition locale du petit cadeau pour chacun de ses camarades pour les remercier de vous avoir souhaité un bon anniversaire. Hugo était très fier de distribuer ces petits sacs à ses camarades! • Playdate chez Samara… ah, la cuisine de Samara et la peinture collective par terre ! • Fête Nationale : Hugo en roi de la scène ! Et oui, Hugo a fait son premier défilé et son premier show à l’école… très impressionnant ! • Se préparer à l’arrivée de sa petite sœur et lui manifester déjà tout son amour… au passage Hugo a reçu le poupon Thomas de maman pour s’entrainer à avoir un bébé à la maison… une belle expérience ! • Une séance photo avec papa et maman pour immortaliser le gros bidon de maman enceinte de sa petite sœur !

Et puis mai est vite arrivé. Jessica est rentrée à Paris pour donner une série de cours à Sciences-Po… choupinette, pas encore née, a déjà pu suivre des cours d’amphi à Sciences-Po. Après avoir coordonné ce nouveau programme, un vrai moment de bonheur que d’enseigner et d’interagir avec les étudiants. Et puis qui dit retour à Paris dit immense plaisir de revoir famille et amis… mais aussi véritable marathon… et jamais assez de temps pour profiter de chaque ami autant qu’on le souhaiterait. Après Paris, escale à Bruxelles… ça fait drôle de revenir à Bruxelles sans y avoir son chez soi !!! Encore merci à Muriel de nous avoir hébergés ! Christer et Hugo ont également fait une escapade de quelques jours en Suède pour le plus grand bonheur de farfar et farmor. Dur-dur le retour à Singapour… Jessica allait découvrir qu’enceinte il est beaucoup plus long de se remettre du décalage horaire… saletés d’hormones ! Heureusement, Muriel, François et Adrien sont venus nous rendre visite peu de temps après notre retour d’Europe… rien de tel que la présence d’amis pour attérir en douceur ! Hugo a pu s’entrainer sur Adrien à son rôle de grand frère… bilan plutôt positif même si quelques progrès sont encore nécessaires ! La visite d’Adrien fut aussi un excellent prétexte pour retourner au Zoo et à Bird Park !

Une fois installés, enracinés dans notre nouvel environnement, il était grand temps d’entamer des expéditions hors Singapour. Nous avons commencé l’aventure version parisiens partant en weekend en Normandie… pour dire notre bravoure ! Nous avons profité de la visite de deux couples d’amis (Cajsa et Anders, et Muriel et François) ayant pour l’un une petite fille, Bea, du même âge qu’Hugo et pour l’autre un petit garçon, Adrien, de 4 mois pour apprécier un long weekend à Bintan… petite île d’Indonésie à une heure de bateau de Singapour et jonchée de beach ressorts… parfait pour un weekend de détente bien mérité même si niveau exotisme, tous les ressorts du monde ont un peu tendance à se ressembler (sans vouloir froisser personne)… enfin, nous avons aimé la plage, les massages au bord de l’eau et l’effet de l’air iodé sur Hugo ! Ensuite nous nous sommes aventurés en Malaisie et là le mot aventure prend un peu plus d’ampleur. Nous sommes partis en voiture avec notre amie Muriel en transit entre l’Australie et l’Europe. Les premiers kilomètres furent des plus agréables car les routes Singapouriennes sont absolument parfaites… les choses se compliquent de l’autre côté du pont… encore faut-il y arriver de l’autre côté. Européens dans l’âme, nous avons oublié le sens du mot frontière et les joies d’une attente interminable (surtout avec speedy Hugo à bord) pour passer la douane. Enfin, ces quelques formalités passées, nous avons pu découvrir les routes Malaisiennes… un vrai choc culturel par rapport à Singapour. Les singes rivalisent en nombre avec les voitures, les routes sont clairsemées d’embuche en tout genre… mais nous sommes arrivés sains et saufs à Mersing. Il ne nous restait plus qu’à garer la voiture et acheter les billets de bateau… garer la voiture dans un endroit nous garantissant qu’on la retrouverait en un morceau à notre retour fut le challenge de Christer pendant que Muriel et Jessica partirent avec Hugo sous le bras acheter des billets de bateau en essayant de ne pas payer dix fois plus cher que les locaux… on ne saura jamais ! Arrivés à Tioman nous avons pu apprécier deux jours au sein d’une magnifique végétation dans une atmosphère village de pêcheurs et bungalows au bord de la plage. Pas d’eau chaude, une aire co préhistorique… mais le bonheur d’être dans une somptueuse nature. Nous n’avons pas pu faire de plongée mais notre amie Muriel nous a confirmé que les fonds sous-marins de Tioman sont fabuleux… alors on s’est promis d’y retourner lorsque Jessica ne sera plus enceinte et que les petits auront un peu grandi.

Mais revenons à un sujet plus léger : les premières visites et l’exploration de Singapour ! La première courageuse à venir nous retrouver fut la maman de Jessica… venue prêter main forte pour déballer la bagatelle d’une quarantaine de cartons… ce n’est qu’une fois cette étape initiatique honorée que nous avons entamé une exploration un peu plus touristique de Singapour : • Little India, quartier aux mulitiples couleurs si gaies et où se trouve un des wet market les plus célèbres de Singapour, Tekka Market. Les wet market, ou marchés mouillés, tiennent leur nom des kilos de glace pilée utilisés afin de garder poissons et fruits de mer au frais… et plus ça fond, plus le sol du marché devient mouillé ! • Chinatown, quartier très actif et animé… avec une petite pause bien méritée pour apprécier la cérémonie du thé ! • Les majestueux Black & Whites sont d’anciennes maisons coloniales. Très peu subsistes à Singapour en raison de la fureur immobilière et du peu d’attrait des asiatiques pour les « vieilles pierres »… ici les règles Feng Shui font préférer le neuf! • Grâce à l’école d’Hugo nous avons aussi visité une ferme… et oui, il y en a encore quelques unes dans le nord de l’île… Hugo a pu voir des lapins, tortues, chèvres et des cailles! • Le Zoo, véritable splendeur, dans lequel nous avons déambulé émerveillés par les tigres blancs, éléphants, girafes et autres animaux sauvages ! Hugo a adoré et il est certain qui nous y retournerons souvent ! • Toujours et encore notre cher Jardin Botanique avec cette fois-ci une visite du somptueux jardin des orchidées ! • Le quartier des affaires avec le Merlion, emblème de Singapour, l’esplanade et son opéra à l’architecture moderne et vivement critiquée à son origine, boat quay et sa multitude de restaurants au bord de l’eau, les nombreuses statuts que l’on découvre au détour d’un pont ou par hasard dans un parc, le long d’un quai… Il reste encore beaucoup à faire en terme de culture, visite, parcs et jardins et nos premières impressions sont que Singapour est loin d’être un si petit pays que ça !

Une fois le nid trouvé, Jessica a découvert l'Association Française de Singapour et a été très impressionnée par le professionnalisme de cette association, le nombre d'activités proposées et toutes les initiatives pour accueillir les nouveaux venus. Depuis notre arrivée, Jessica a pu aller à un "apéritif" où nouveaux arrivés et "anciens" peuvent échanger questions/conseils; une matinée d'informations sur Singapour organisée chez des particuliers dans chaque quartier pour donner les bonnes adresses par quartier (médecins, courses, écoles, meubles...), c'est d'ailleurs là qu'une jeune maman a recommandé la crèche où est désormais Hugo. Et encore, Jessica ne va pas à tout (par exemple, elle n’a pas osé la galette des rois dans la résidence de l'Ambassadeur avec Hugo!!!). Toutes ces petites réunions ont permis de rencontrer d'autres jeunes mamans qui vivent dans notre quartier. Certaines viennent d'arriver et on partage un peu les mêmes difficultés d'adaptation... on s'organise pour se retrouver et promener les petits au parc. C'est assez drôle de voir d'anciennes consultantes, banquières, infirmières, journalistes se transformer en femmes au foyer! L'Association Française est d'ailleurs ravie d'offrir de nombreuses opportunités de bénévolat pour toutes ces anciennes femmes actives (visites d'hôpitaux, projets humanitaires en Asie, organisation de levées de fonds pour des oeuvres caritatives, rédaction du magazine des "Français à Singapour" ou tout simplement mise à disposition de ses talents, ex: certaines donnent des cours de cuisine, peinture, gymnastique, danse...). On verra bien dans quelle catégorie Jessica rentrera!!! En tous cas le mythe de la femme d’expat passant ses journées autour de la piscine à siroter un cocktail est battu en brèche. Les femmes d’expat qui ne reprennent pas une activité professionnelle sont bien occupées et même si leurs tâches ne sont pas très reconnues et certainement pas rémunérées, elles n’ont pas de prix ! En effet, les premiers mois, les femmes s’occupent d’installer le nid… le plus douillet que possible, et puis se sont elles qui gèrent tout le quotidien de la petite ou grande famille pendant que leurs compagnons travaillent tard, voyagent beaucoup… Se sont encore elles qui tissent les liens sociaux, organisent les weekends, les sorties, planifient les vacances, s’occupent des invités de passage… et parfois s’engagent dans la communauté par leurs actions de bénévoles. Un vecteur très sûr d’intégration est également la crèche d’Hugo qui nous permet de sortir de la communauté francophone et de rencontrer des familles venant des quatre coins de notre globe : Tunisie, Chili, Méxique, Australie, Allemagne, Inde, Pakistan, Amérique… nos enfants pourraient reprendre à leur compte le slogan « united colors of Benetton ». C’est un grand plaisir de vivre dans un tel melting-pot culturel. Mais nous allions aussi découvrir un autre aspect de l’expatriation… on rencontre des personnes merveilleuses, les liens se font très vite en raison des circonstances particulières de l’expatriation (on est tous éloignés de nos familles et amis et du coup beaucoup plus ouverts à aller à la rencontre de l’autre) mais ces amitiés sont éphémères car on est tous amenés à repartir pour d’autres horizons (une nouvelle expatriation, un retour au siège…). Alors voilà, on rencontre des gens, on sympathise, parfois même on devient très amis, et puis un jour la nouvelle tombe : « on rentre en France à la fin du mois », « on part pour le Caire dans deux mois »… l’expatriation est un peu comme une dance… il faut en épouser le rythme… rien ne sert d’aller à contre-temps…mais c’est aussi un apprentissage parfois non sans douleur.

Les premiers mois furent assez déroutants. Singapour est à la fois un condensé de l’Asie par la diversité des nationalités qui s’y côtoient (Malais, Chinois, Philippins, Indonésiens…) tout en étant si différent du reste de l’Asie… un pays riche, ultra moderne, d’une propreté et d’une organisation défiants la Suisse (ah le bonheur d’une administration efficace et de transports en commun fiables !) et d’une frénésie de construction/démolition imbattable… Et puis qui dit « premiers mois » dit « installation ». Christer a dû démarrer sur son nouveau poste tout de suite avec de longues heures de travail et de nombreux voyages pour s’approprier le poste, découvrir ses collègues et établir son réseau en Asie. Jessica s’est donc occupé du « reste »… oh, deux, trois babioles comme trouver un appartement dans une ville qu’elle ne connaissait pas, installer Hugo dans cette nouvelle vie et pallier quelques urgences du style : au fait un bon pédiatre, ça existe dans ce pays ? et un gynéco qui ne cherche pas à tout prix à vous ouvrir le ventre… on trouve ça où ? Les premiers mois furent donc bien remplis pour tout le monde. Après plus de 30 visites d’appartement et quelques déconvenues qui nous ont permis de mieux comprendre notre nouvel environnement, nous avons enfin signé un bail de deux ans au plus haut du sommet-du pic-de la flambée immobilière à Singapour… Au passage nous avons pu faire plusieurs découvertes : • Ici un bâtiment de plus de 10 ans est vieux, enfin, obsolète même et donc voué à être démolie au plus vite afin de reconstruire plus haut, plus moderne, plus petit, plus chic et plus cher ! • Les négociations ne se déroulent pas en direct entre propriétaire et locataire mais entre les agents respectifs afin de préserver la relation entre le propriétaire et le futur locataire… alors les agents négocient, reviennent vers leur client respectif, puis vers l’autre agent… jusqu’à ce qu’un accord soit trouvé ! • La parole donnée n’a pas forcément la même valeur que ce à quoi nous sommes habitués vu d’Europe. Petite anecdote pour illustrer : après avoir arpenté divers quartiers de Singapour, nous avions fini par nous décider sur un quartier et avions trouvé un appartement qui nous plaisait (le seul où la salle de bain avait des dimensions humaines permettant même de placer une table à langer!)... nous concluons donc un accord oral avec le propriétaire et envoyons une lettre d'intention nous engageant (en attendant le chèque de caution pour pouvoir conclure le contrat) et celui-ci nous a fait ensuite trainer deux semaines pour l'accord écrit (un coup en voyage à Honk Kong, trop occupé...)... pour finalement nous dire qu'il avait trouvé d'autres locataires pour plus cher... sympa! Il nous avait tout simplement utilisés pour faire monter les enchères! Bref, deux semaines de perdues et notre conteneur qui venait d'arriver au port! Mais finalement ce fut un mal pour un bien car pendant ce temps nous nous étions davantage familiarisés avec la ville et avons pu dès lors mieux cibler notre recherche… qui nous a amenée vers notre nouvel “home Sweet Home”! Notre nouvel appartement comporte 3 chambres, une salle de bain et une salle de douche, de nombreux placards (très appréciable car ici il n'y a pas de cave ou de débarras!), et nous avons côté chambre vue sur un jardin et une petite maison et côté salon vue sur la piscine (à Singapour quasiment toutes les résidences ont une piscine). C'est ce qu'ils appellent ici un "low-rise" (immeuble bas de 4-5 étages) par opposition aux "high-rise" (qui peuvent atteindre 30 étages). Nous avons aussi une petite terrasse (à mon avis elle servira plus que notre terrasse à Bruxelles!). Notre quartier est à la fois boisé (avec un inconvenient majeur que nous allions découvrir plus tard… qui dit verdure dit aussi moustiques!) et tout près des commerces (ah, Orchard road et ses multiples tentations!), transports en commun et du Jardin Botanique! Entre les visites d’appartement, il fallait aussi occuper un petit Hugo plein d’énergie et qui se lassât vite de la petite aire de jeux dans la résidence de notre appartement-hotel… alors nous avons arpenté dans tous les sens le Jardin Botanique qui est devenu « le Jardin d’Hugo » ! Enfin, les clés de l’appartement en poche, il ne nous manquait plus que quelques weekends Ikea et autres magasins de meubles pour que notre nouveau nid soit enfin équipé. Nous avons pu apprécier les magasins ouverts jusque 22h, dimanche compris et la « can do attitude » des commerçants dès l’instant qu’ils peuvent alléger votre compte en banque. Et oui, à Singapour tout est possible, c’est le paradis du shopping et du sur mesure… le client est roi… surtout celui qui aligne les 4 C : condo, car, crédit card, club card… ces 4 C sont une aspiration profonde de tout singapourien qui se respecte et le symbole suprême de la réussite ! A méditer… Jessica qui pensait que l’Asie incarnait la spiritualité, le détachement des valeurs matérielles de notre monde occidental… est vite retombée sur la terre ferme en arpentant Orchard Road. Ah, Orchard Road, la Mecque du luxe… des shopping malls plus luxueux les uns que les autres dans lesquels les LVMH, Tiffany et autres Gucci de ce monde se démènent pour attirer une clientèle qui ne demande qu’à être tentée ! Ici, posséder un sac de marque est un must… et se déguiser comme pour aller au bal une routine quotidienne… en effet, les femmes asiatiques partent travailler impeccablement vêtues, juchées sur des escarpins derniers cri et bien entendu coiffure et maquillage donnent l’impression qu’elles sortent tous les matins d’un salon de beauté… ! Une fois le nid installé, Jessica a pu visiter toutes les « pre-schools » des alentours afin de dénicher la perle rare dans laquelle établir Hugo… après de grands moments de doute à visiter des pre-schools nichées dans des shopping malls, avec cursus quadrilingue et renfort en maths pour futurs Einstein… enfin, on trouva une école Montessouri avec une aire de jeux en extérieure, un programme axé sur l’expérimentation et le jeu, des équipements merveilleux (salle de gym – enfin défouloir – pour petits enfants, piscine, musique, peinture,…), un système d’aération sain évitant l’air co à fond toute la journée et des nounous souriantes et pas trop speedées. Et oui, en Asie les parents sont avides de réussite pour leurs enfants et l’offre de programmes permettant de sur-développer ces petits anges dès le plus jeune âge ne manque pas… Par exemple, dès la maternelle les enfants peuvent prendre part à des cours de rattrapage le weekend… malheureusement de nombreux enfants ne tiennent pas cette pression parentale et le taux de suicide parmi les jeunes élèves est élevé. Après 3 jours d’adaptation avec maman dans sa nouvelle « pré-école », Hugo semblait ravi de retrouver une routine et des petits camarades. Et il n’était pas complètement dépaysé car une des maîtresses parle français et il y a 4 autres petits français dans l’école !

C’est encore pétillants de bulles de Nouvel An que nous avons embarqué pour Singapour avec Hugo, choupinette dans le ventre et 80kg de bagages ! Christer avait déjà effectué un voyage de reconnaissance en novembre mais pas Jessica... sa première visite à Singapour fut donc pour s’y installer… il faut vraiment un brin de folie et de confiance dans son destin par moment ! Hugo a adoré le voyage et s'est très facilement adapté à la dure vie en Business Class ! Nos premiers jours à Singapour ont été mitigés: Christer avait emporté la grippe dans ses valises et nous y sommes tous passés! Puis Christer a enchainé avec une impressionnante toux (il crachait du sang)... bref, pas très drôle sous un tel climat. Nous avons donc pu très vite découvrir le système de soins de santé singapourien. Jessica n’a pas pu s’empêcher de l’évaluer sous toutes les coutures. Premier bilan: bonne note pour l’efficacité et la rationalité du système, mais mauvaise note pour l’universalité de l’accès aux soins!